FEUILLETER UN AUTRE NUMÉRO
Mois
Année

2020-04 / NUMÉRO 166   RÉAGISSEZ / ÉCRIVEZ-NOUS
CHERCHER SUR LE SITE
 
ILS / ELLES
 
LIVRES
 
IMAGES
 
Au fil des jours...
 
Le livre de chevet de...
Nasser Saïdi
2016-09-01
Je suis éclectique dans mes lectures qui couvrent plusieurs domaines comme l’économie, l'histoire antique et du Moyen-Orient, la philosophie (particulièrement John Gray, mon philosophe moderne préféré), la politique, l'environnement et, plus récemment, le changement climatique. Les fractures actuelles et le morcellement du monde arabe résultent sans doute de « la chute des Ottomans », titre d’un essai signé Eugene Rogan (Fall of the Ottomans). Nous continuons en effet à subir les conséquences de la chute de l'Empire ottoman et celles de notre incapacité, au cours du siècle passé, à édifier des États-nations et des institutions modernes, sans parler de l'illusion de démocratie. Le paysage actuel est intelligemment analysé dans le livre savant de Fawaz Gerges, ISIS : une Histoire (ISIS: A History), qui reconstitue l'itinéraire de Daech, apparu depuis la guerre de 2003 et l'invasion de l'Irak, et renforcé par l'échec du Printemps arabe…

Je recommande également l’ouvrage de Bill Nordhaus : Le Casino climatique : risque, incertitude et économies pour un monde en réchauffement (The Climate Casino: Risk, Uncertainty and Economics for a Warming World) afin de mieux comprendre le désastre qui nous menace si le changement climatique n'est pas arrêté. Le Casino climatique réunit les preuves scientifiques irréfutables pour nous expliquer pourquoi nous ne pourrons pas limiter le réchauffement à 2°C, objectif accepté lors de la COP21. Le changement climatique est en train de causer un changement dramatique dans les écosystèmes de la planète et des chaînes alimentaires. Les sécheresses s'intensifient, les océans se réchauffent, les températures augmentent et les couches de glace fondent. Cela risque de causer la migration de centaines de millions de gens et l’éradication de la faune, de la flore et de notre habitat. Pour éviter la catastrophe, nous devons rapidement œuvrer à la « décarbonisation » de nos sociétés. Les économies budgétaires ainsi réalisées peuvent être affectées à l’éducation, à la santé, aux investissements dans les infrastructures à faible teneur en carbone, etc. Un tel programme ne serait rien moins qu’une transformation radicale des sociétés et des économies du monde arabe menacées de sécheresse. Notre région n’a accès qu’à 1,4% de l’eau douce renouvelable de la planète ; elle exploite déjà 75% de ses ressources disponibles en raison de l’urbanisation et de la croissance démographique. Même le Liban, censé être le « château d’eau » du Proche-Orient, est devenu, à cause de la mauvaise gestion et de la pollution, un pays menacé de pénurie. Il est temps de réagir.
 
 
© D.R.
 
2020-04 / NUMÉRO 166