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2020-04 / NUMÉRO 166   RÉAGISSEZ / ÉCRIVEZ-NOUS
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Le livre de chevet de...
2009-04-09
Je n’ai pas un livre de chevet, je dors au chevet de mes livres, le lit collé à ma bibliothèque. Mais aujourd’hui, je tiens à partager un livre en particulier, La Montagne inspirée de Charles Corm. J’ai reçu ce livre en cadeau quand j’avais 12 ans, la guerre était à son apogée, le Liban sous mes yeux était à feu et à sang. Le seul endroit où il avait un sens, le seul endroit où il était beau, c’était dans les pages de ce livre. Je lisais avec émoi ceci?:
« Si je rappelle au miens nos aïeux phéniciens,
C’est qu’ils n’étaient alors, au fronton de l’histoire,
Avant de devenir musulmans ou chrétiens,
Qu’un même peuple uni dans une même gloire?;
Et qu’en évoluant nous devrions au moins,
Par le fait d’une foi d’autant plus méritoire,
Nous aimer comme aux Temps où nous étions païens?! »
Cette phrase écrite en 1934 ressemble étrangement  à celle qui résonne encore dans mes veines, prononcée par Gebran Tuéni le 14 mars 2005. Charles Corm retrouve ainsi sa place de père spirituel de la révolution du Cèdre. Mais aujourd’hui, qu’aurait écrit Charles Corm de cette montagne défigurée, bétonnée, trahie, violée dans son histoire et dans sa nature?? La Montagne inspirée est un livre au chevet d’un certain Liban. Le mien. profondément.
 
 
© D.R.
 
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