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2020-04 / NUMÉRO 166   RÉAGISSEZ / ÉCRIVEZ-NOUS
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Le livre de chevet de...
2009-11-05
Un livre de chevet est par essence celui que l’on a fermé un jour mais que l’on garde en soi pour toujours, celui que l’on ne relit jamais de peur de gâcher l’émotion ressentie dans la virginité de sa première lecture, mais il demeure en nous, auprès de nous, comme une émotion intacte.
Je ne vous parlerai donc pas de mon livre de chevet de peur d’en altérer l’essence, mais de celui dont je viens d’achever la lecture.
Il est des livres comme des hommes, ils peuvent exister depuis des années, voire des siècles, mais il faut, pour les découvrir, des circonstances particulières?; l’insistance d’un ami, l’impact d’un titre ou plus simplement la curiosité de la découverte. Le titre de celui-ci m’aurait franchement écarté, si la personne qui me l’avait recommandé ne cultivait cette merveilleuse spiritualité transmise par son regard.
… «?Secoue un peu ta vie… prend une route peu fréquentée… le mieux que tu puisses faire pour toi-même c’est de t’écarter régulièrement de ta zone de confort… découvre la vraie raison de ta présence sur terre et transforme-la en réalité…?» Ce sont là quelques clés de ce conte qui part à la recherche des «?sept vertus éternelles?».
Dans ces temps de dérèglements économiques mondiaux où les repères de notre société sont faussés, où le sens de l’équité, de la dignité et du respect de l’autre font figure de termes étranges et surannés, il est bon de s’arrêter un instant pour remettre l’homme à la place centrale qu’il se doit d’occuper pour l’avenir d’un système devenu fou.
Remettre en question les priorités qui ont géré notre société depuis tant d’années?: «?le gagner plus?! À tout prix?! Et quelles qu’en soient les conséquences?!?» qui vont à l’encontre de tous les principes de probité et d’honnêteté?: c’est faire la découverte des équilibres qui ont assis les valeurs de toute civilisation, c’est être en quête de sa propre spiritualité sans laquelle la liberté individuelle est égale au chaos.
Ce livre est l’histoire de cette quête, il n’est pas à prendre à la lettre, il est à comprendre dans sa démarche, dans sa recherche d’un certain idéal, mais il peut surtout être vécu dans l’adaptation que l’on en fait chacun dans sa vie, chacun dans sa foi, chacun selon son approche de l’inconnu, chacun dans sa recherche des voies de l’équilibre intérieur, et comment parler de cet équilibre, comment parler de Dieu dans un monde usé par la démesure, usé par les discours qui, par laxisme ou par orgueil, ont poussé le matérialisme à son extrême?!
Ce conte est un arrêt sur l’image d’un monde devenu fou, où l’intérêt gangrène l’humanité de l’homme et son devenir spirituel.
Ce conte est un appel au retour aux sources de notre humanité pour que l’on puisse à nouveau «?allumer notre feu intérieur?».

Le moine qui vendit sa Ferrari de Robin S. Sharma, traduit de l’anglais par Sonia Schindler (Canada), Michel Lafon, 1997. Traduction française 2005
 
 
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