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2020-04 / NUMÉRO 166   RÉAGISSEZ / ÉCRIVEZ-NOUS
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Le livre de chevet de...
Jean-Patrick Capdevielle
2013-10-03
Je ne lis plus rien, ou seulement les livres que l’on m’offre... « Tiens, il pense que ça peut m’intéresser, ça ? » ; ou encore : « Ah bon, c’est comme ça qu’elle me voit » ; parfois, ma curiosité nombriliste l’emporte sur la paresse, le manque de curiosité et la presbytie : j’ouvre l’opus... et la suite est très variable. Récemment, un de mes amis – un architecte –, apprenant que j’étais mal fichu, m’a offert deux livres (to take my mind off things, je suppose). Le premier bouquin s’intitule Les Ignorants ; une BD grand format, en gris chaud et blanc, d’Étienne Davodeau, chez Futuropolis ; le sous-titre dit : « récit d’une initiation croisée ». Étienne, le dessinateur de BD, qui est aussi amateur de vins, fait parcourir les méandres de son métier à Richard, son ami vigneron, qui lui fait, à son tour, découvrir les joies et les servitudes de la vigne. Une vingtaine de chapitres, une vingtaine de petites histoires réalistes et chaleureuses qui mènent, en aller-retour, d’un univers à l’autre, d’un plaisir à l’autre, d’un métier à l’autre. Pendant plus d’une année, l’artisan est allé travailler chez le vigneron et, en échange, il a plongé celui-ci dans le monde de la bande dessinée. Deux artisans amoureux de leur métier et de la belle ouvrage, deux amis que j’ai aimé retrouver, plusieurs soirs de suite, pour une vingtaine de pages à chaque fois, pour une vingtaine de petites « aventures » au pays du plaisir et du travail bien fait. Des aventures qui s’intitulent « La taille, donc (et une impression belge) » ; ou : « Éloge de la bouse » ; ou encore : « Ultimes révélations sous un cerisier ». Une grappe de moments charnus extraits de deux vies paisibles et passionnées ; un album long en bouche qui nous livre, en arrière-bouche et en guise de table des matières, la liste des vins et des BD évoqués tout au long des deux cent soixante-dix pages de cette lente dégustation. Un seul regret : la technologie de notre merveilleuse époque n’offre pas encore l’option « vin numérique » ! Difficile donc de goûter en temps réel le Meursault-Genevrières du Domaine des Comtes Lafon ou le Pouilly-Vinzelles Vieilles vignes du Domaine Valette (comme le font à longueur de pages Étienne Davodeau et Richard Leroy), et ça, c’est bien dommage...

P.S. : Si cette petite note a pu vous intéresser, je vous parlerai peut-être, une autre fois, du deuxième bouquin que m’a offert mon ami architecte : Fêtes sanglantes et mauvais goût de Lester Bangs, paru chez Tristram ; et c’est très différent, pour dire le moins.
 
 
© D.R.
 
2020-04 / NUMÉRO 166