Par Alexandre MEDAWAR
2013 - 08
Étonnante visite que celle de l’exposition de Jean-Luc Moulène par ces chaudes et moites journées d’été au Beirut Art Center et organisée en partenariat avec l’Institut français. À côté des objets produits, cet artiste utilise toujours la photographie comme outil de recherche. Ses grands formats - des personnages dans des magasins et des objets comme à l’abandon - dégagent immédiatement un sentiment de déjà vu. Et pour cause?! Bestiaire du présent télé-industriel et consumériste, il nous renvoie définitivement à la réalité matérielle de notre propre environnement et, en miroir, reflète l’inanité de nos attitudes face aux fragments et aux objets d’utilisation courante - Moulène s’est intéressé plus particulièrement à la notion de «?standard». La banalité de l’usage de produits manufacturés et la quasi dépendance que nous avons à leur égard, comme une simple chaise en plastique, modèle standard au moule unique, sorti d’usines aux quatre coins du monde, nous dit l’envahissement de la mondialisation culturelle et industrielle. Omniprésente au Liban, cette chaise nous rappelle que malgré les différences morphologiques, politiques et confessionnelles, on finit tous, à l’unanimité, par avoir nos fesses collées dessus.
Fénautrigues - Trois chemins, au ruisseau, vers le haut, en bas de Jean-Luc Moulène, 28,6 x 24,8 cm, La Table Ronde & Centre national des arts plastiques, 2010, 528 p.
Beirut Art Center (01 397 018) Lu.-Sa. 12h - 20h