FEUILLETER UN AUTRE NUMÉRO
Mois
Année

2020-04 / NUMÉRO 166   RÉAGISSEZ / ÉCRIVEZ-NOUS
CHERCHER SUR LE SITE
 
ILS / ELLES
 
LIVRES
 
IMAGES
 
Au fil des jours...
 
Au Salon
Plumes libanaises au Salon


Par Alexandre Najjar
2018 - 11
Comme chaque année, le Salon accueillera un grand nombre d’auteurs libanais débutants ou confirmés qui signeront leurs ouvrages ou participeront à des lectures ou tables rondes. Cette profusion (plus de 80 écrivains !) témoigne de la vitalité de notre littérature d’expression française, malgré la fermeture de plusieurs maisons d’édition locales...

Les romans en vue
Parmi les romans remarqués :  Archives des sables et du vent (éd. Éric Bonnier), une magnifique fresque de Fady Stephan qui nous emmène au Maghreb et au Moyen-Orient et nous fait rencontrer des personnages célèbres comme Fayçal, Allenby, Lawrence ou Kitchener ; L’Âge d’or de Diane Mazloum (éd. JC Lattes), présent sur la liste du Prix Renaudot, qui raconte le Liban au seuil de la guerre, à travers l’idylle d’une Miss Univers et d’un militant palestinien ; Tant qu’il y aura des plaies ouvertes (Le Scribe/ L’Harmattan) de Ezza Agha Malak où la romancière nous emmène en France, en Grèce et en Chine sur les traces d’Ophélie pour nous immerger dans l’insolite et l’interculturel ;  Le Jour où le soleil ne s’est pas levé de la journaliste et enseignante universitaire Roula Azar Douglas (éd. Noir blanc etc.), un roman bouleversant qui raconte le destin d’un couple confronté à une épreuve tragique ; Les Abricots de Baalbeck de René Otayek (éd. Noir blanc etc.) ; Last seen de Bélinda Ibrahim (éd. noir et blanc etc.), « un véritable cri de vie, brut et brutal » selon Michel Hajji-Georgiou ; Imane, le beau premier roman de Lina Zakhour (Hémisphères éditions) qui nous entraîne de Beyrouth à Paris sur les traces de son héroïne, écartelée entre son désir d’émancipation et son « échelle de valeurs »  ; L’Odyssée de Jean Malak de Nabil Mallat (éd. Écriture), un roman très actuel qui dépeint la société libanaise à travers les destins croisés de trois étudiants de confessions religieuses différentes ; ou encore Les Marginaux de Marc Doumet (éd. Antoine). À signaler également : Contes de ma grand-mère et autres contes du Liban d’Adonis Nehmé, chez Geuthner.

René de Obaldia et Gibran
En traduction, il convient de saluer l’excellente traduction en arabe, par le poète Henri Zoghaib, du livre de l’académicien René de Obaldia, qui vient de fêter son 100e anniversaire, Perles de vie, précis de sagesse portative (éd. Dergham), un recueil de citations méconnues choisies par l’auteur pour nous faire réfléchir. Toujours dans le registre de la traduction, Najwa Nasr nous propose dans The Prophet, Arabic and French translations (éd. Librairie du Liban/Sayegh) une analyse linguistique comparative entre les différentes traductions du chef-d’œuvre de Gibran en arabe et en français.

Poètes d’ici
En poésie, citons Jad Hatem qui vient de publier aux éditions du Cygne, La Lune et ses sortilèges, un remarquable recueil de poésie consacré à la lune, symbole de l’éternel féminin, où poèmes en prose et vers libres se succèdent pour rendre hommage à cet astre omniprésent dans les religions ; Maya Nassar, qui vient de publier un double recueil ayant pour titres Récif du hasard/Zahr el-rassif (éd. Noir blanc etc) qui réunit ses poèmes en arabe et en français, de très bonne facture, qui témoignent d’une imagination débordante et d’une sensibilité exacerbée ; ou encore Gérard Bejjani qui publie chez le même éditeur son Chant des 5 saisons.

Essayistes
Parmi les essais parus cette année, une étude savante du philosophe Jad Hatem, L’amour et l’excès (éd. Saer el-Mashrek) qui se penche sur le sens de l’extase et les diverses modalités de l’amour excessif, sacré et profane, à travers différentes œuvres, dont celles de Pedro Salinas, Heinrich Böll ou sainte Thérèse d’Avila ; un essai de Nicole Hatem, chef du département de philosophie à l’USJ, intitulé Du salutaire (éd. du Cygne), qui propose 93 réflexions philosophiques sur les manières d’atteindre le salut (par le travail, le pardon, la générosité, mais aussi par l’humour !) ; L’Information au cœur de l’univers : la réflaction de Serge Gélalian (L’Harmattan) ; Le Silence des cultures de Stéphanie Nassif (Hermann) qui propose une réflexion sur l’écartèlement des cultures et sur la notion d’identité évolutive ; L’itinéraire spirituel d’après les commentaires soufis du Coran de Nayla Tabbarah (Geuthner) ; La saison du retour, recueil de réflexions spirituelles signé Marc Torbey (Dar Saer al-Mashreq) ; Beyrouth au XIXe siècle entre confessionnalisme et laïcité de Said Chaaya (Geuthner) qui se base sur la correspondance entre Girgi Dimitri Sursock et Martin Hartmann ; ou encore Consommation Inc. de la journaliste Gisèle Kataya Eid (éd. Fides) qui passe en revue les différents aspects de la société de consommation et nous invite à constater l’impact des publicités et des marques sur notre quotidien.

La psychiatrie
en français
Psychiatre de renom, directeur du Centre des Troubles Anxieux et de l’Humeur, Dr Élie Hantouche signera son essai Sommes-nous tous bipolaires ? paru aux éditions Josette Lyon, qui se penche sur la question de la bipolarité, devenue hélas une sorte de fourre-tout. Fort de son expérience clinique auprès de milliers de patients, l’auteur tente de définir la bipolarité, de la comprendre à travers le savoir clinique actuel, les hypothèses retenues et propagées dans le monde médical, les bases de la psychoéducation et les données les plus actuelles de la recherche sur le cerveau, les gènes, le sommeil et les facteurs d’environnement impliqués dans la genèse et l’évolution de la maladie bipolaire, et, enfin, de la soigner avec un meilleur usage des médicaments et des approches psychologiques spécifiques…

Dans le même domaine, mais sous une forme vulgarisée, citons également Parler de la psychiatrie à mes filles (éd. Dergham) où l’auteur, Sami Richa, chef de service de psychiatrie à l’Hôtel-Dieu, répond aux questions qui lui sont posées par ses deux filles sur la dépression, la schizophrénie, les addictions, etc., afin de leur expliquer ces sujets de manière intelligible et dissiper les idées reçues.

Cette liste est loin d’être exhaustive. De nombreux autres auteurs libanais seront aussi présents au Salon – devenu une véritable pépinière de talents !


 
 
D.R.
 
2020-04 / NUMÉRO 166