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2020-04 / NUMÉRO 166   RÉAGISSEZ / ÉCRIVEZ-NOUS
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Bande dessinée
Par Toutatis, les Gaulois sont de retour !
Depuis sa parution, le dernier album d'Astérix figure en tête des meilleures ventes en librairie. La série n'a pas fini de séduire un très large public.

Par Zeina Bassil
2014 - 03
Créée en 1959 par René Goscinny et Albert Uderzo, la série mythique Astérix le Gaulois est, avec 350 millions d’exemplaires, la bande dessinée européenne la plus vendue dans le monde. Depuis le décès du scénariste René Gosciny en 1977, Albert Uderzo a poursuivi l’aventure seul, jusqu’en 2013 quand il a passé la main au scénariste Jean-Yves Ferri et au dessinateur Didier Conrad pour le 35e opus, Asterix chez les Pictes.

Par un jour froid et enneigé, Asterix et Obelix découvrent sur la plage, un énorme glaçon. Un jeune homme au surprenant tatouage est congelé à l’intérieur. Le druide Panoramix précise sans hésitation qu’il s’agit d’un Picte. Ils décident de le ramener chez lui. Les Pictes, peuple redoutable et clanique d’Écosse, surnommé par les Romains « les hommes peints », accueillent à bras ouverts nos deux héros qui leur prêtent mains fortes à maintes occasions et aident le jeune Mac Oloch à délivrer Camomila, sa dulcinée au chaud tempérament, prise en otage par son oncle. Au passage, Asterix et Obelix, quand ils ne sympathisent pas avec le monstre du Loch Ness ou assistent à une sorte d’élection très démocratique pour nommer un successeur au chef du clan, s’adonnent à leurs activités favorites : tabasser des soldats romains et rendre visite à de vieilles connaissances pirates.

Dans Astérix chez les Pictes, nous retrouvons l’univers familier développé par feu Goscinny fait des tournures de phrases et des clins d’œil subtils similaires à ceux de la période 59-77. Ferri reprend une structure de scénario classique et adopte l’humour, les gags et les jeux de mots qui ont fait le succès de la série des aventures de nos chers Gaulois. Le scénariste a sans doute cherché à consolider la lien avec les amoureux d’Asterix en restant dans les sentiers battus par le grand maître avant qu’il ne disparaisse. Conrad, lui, sans atteindre encore la délicatesse du trait et la richesse des cases d’Uderzo, réussit toutefois des cadrages intéressants qui renforcent l’action et la vivacité de la narration. Il reste surtout fidèle à la représentation des personnages. Au vu du poids du legs à gérer, la nouvelle équipe s’en tire haut la main.

Il faut dire que ce ne sont pas des novices. Jean Yves Ferri, a collaboré dès 1993 à Fluide glacial, un magazine d’humour pour adultes. Puis avec Manu Larcenet, il a signé deux albums, Correspondances et Le sens de la vis. Il est aussi l’auteur en solo de De Gaulle à la plage qui met en scène l’immense général dans la peau du touriste dans les années 50. Didier Conrad, de son côté, est tombé dans le chaudron de la bande dessinée dès son plus jeune âge. À 14 ans, il publie déjà dans le Journal de Spirou. Il collabore ensuite et pendant de longues années avec le scénariste Yann. Presque chassé de Spirou pour irrévérences, il ira trouver refuge chez Circus puis travaillera aux États-Unis sur le film d’animation La route d’Eldorado produit par les studios Dreamworks.

Les aventures d’Asterix et de son compagnon « un peu enveloppé » qui avaient perdu de leur lustre sous le règne d’Uderzo retrouvent la qualité de leur période de gloire. Cette série, qui fait indéniablement partie des grands classiques de la bande dessinée franco-belge, reprend enfin son souffle. Au grand bonheur de ses millions de lecteurs. 


 
 
 
BIBLIOGRAPHIE
Asterix chez les pictes de Jean Yves Ferri et Dider Conrad, éditions Albert René, 2013, 48 p.
 
2020-04 / NUMÉRO 166