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2020-04 / NUMÉRO 166   RÉAGISSEZ / ÉCRIVEZ-NOUS
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Opinion



2019 - 07

Les autorités libanaises ayant eu la mauvaise idée de taxer les livres importés pour contribuer à renflouer leurs caisses, L’Orient littéraire a interrogé Maroun Nehmé, président du syndicat des importateurs de livres au Liban, à propos de ce projet qui risquerait de porter un coup très grave à un secteur déjà sinistré et à la culture en général?:

 

Comment jugez-vous la volonté affichée de nos dirigeants et parlementaires de taxer les livres importés??

 

Il est important de dénoncer le projet de taxation des ouvrages importés, particulièrement européens, dans le contexte du Budget 2019, et fort probablement celui de 2020. La taxation des livres, comme pour un grand nombre de produits européens, porterait un coup sévère aux traités signés avec la communauté européenne. De même, elle est contre-productive car elle ne favorise aucunement la production locale qui ne saurait la concurrencer. Son impact est symboliquement important, mais il serait insignifiant sur le plan macro-économique, et son apport aux recettes de l’État très limité.

 

Le livre est-il une marchandise comme une autre??

 

Le Syndicat des importateurs de livres est soucieux de préserver les acquis des conventions de Berne et de Florence concernant la libre circulation et la non-taxation des biens culturels, notamment du livre sous format papier. Le livre n’est évidemment pas un produit comme un autre et il existe désormais, de par sa numérisation, une relation privilégiée et directe entre le livre et son lecteur. Il n’est donc comparable à aucune autre «?marchandise?», et il peut théoriquement traverser librement toutes les frontières. Son immatérialité est garante de sa liberté.

 

Quel serait l’impact d’une telle mesure sur le secteur du livre et sur les lecteurs??

 

L’impact sur le secteur livre sous format papier serait très négatif. Les 2% annoncés se traduiront en 6 à 7% au niveau du prix public, vu le système de calcul des douanes. Le noyau dur des lecteurs serait fortement pénalisé et les importateurs contraints de limiter la diversité de l’offre?!

 
 
D.R.
 
2020-04 / NUMÉRO 166