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2020-04 / NUMÉRO 166   RÉAGISSEZ / ÉCRIVEZ-NOUS
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Il est urgent, en ces temps troubles, qu'un représentant du monde arabe soit à la tête de la première instance culturelle internationale, l'Unesco. Ghassan Salamé est le candidat idéal.

2016 - 04
À l’heure où une opportunité est donnée à une personne originaire du Liban ou de l’un des pays de la collectivité arabe d’occuper pour la première fois le poste de directeur général de l’Unesco en 2017 et de montrer ce qu’un représentant de cet ensemble peut apporter à l’éducation, la science et la culture une fois qu’il en aura assumé la conduite sur la scène internationale, nous estimons, avec tout le respect que nous devons à la candidate déjà en lice, que Ghassan Salamé est le plus apte à être choisi pour cette candidature, à gagner la confiance et l’appui des pays arabes et francophones, et surtout à remplir sa mission au cas où il serait élu.

Le monde actuel est menacé de se retrouver «?hors de ses gonds?». Les crises économiques, les flux migratoires, les poussées démographiques, les guerres endogènes et exogènes, la montée des intégrismes, de la violence, de la tyrannie et du terrorisme, les menaces écologiques, la destruction barbare des sites archéologiques… font craindre les pires catastrophes et les pires replis identitaires?; cela à l’heure où les progrès des sciences, des techniques et de l’information ne connaissent pas de limites. Il est donc capital que l’Unesco, parmi d’autres organisations internationales, redonne à la culture un rôle pionnier dans la reconnaissance de la diversité et dans les vertus du dialogue. Il est capital aussi qu’elle fasse retrouver ce que les civilisations, dans leurs variétés et le pluralisme de chacune d’elles, ont de valeurs convergentes, communes et universelles.

La mission est difficile au milieu de tant de flux contradictoires. Pour la mener à bien, le futur directeur général devra jouir des qualités suivantes?: une connaissance approfondie du monde actuel et de ses équilibres?; un attachement indéfectible aux normes universelles du droit des individus, des peuples et des États?; la loyauté envers les libertés et la démocratie?; une expérience solide des instances internationales?; l’art de dialoguer et la force de construire une vision cohérente?; l’habileté prouvée de diriger des équipes sans s’enliser dans la bureaucratie?; et l’énergie de l’initiative et de la poursuite des tâches. Issu d’un Liban qui reste, sur de nombreux points, un modèle du vivre-ensemble, fruit de cette République plurielle résiliente, arabe et multilingue, aux institutions pédagogiques bien enracinées, Ghassan Salamé connaît de près les failles d’un système de plus en plus embourbé dans son incapacité?: il y a exercé des responsabilités ministérielles et y a organisé avec succès un sommet arabe et un sommet de la francophonie. Il n’est nullement le candidat d’un parti ou d’une faction, et la majorité de ses concitoyens suivent avec la plus grande attention ses interventions télévisées et se hâtent de lire ses ouvrages et ses articles. Ghassan Salamé jouit par ailleurs d’une excellente renommée dans le monde arabe, du Golfe au Maghreb. Ses avis sont souvent sollicités et suivis par les cercles gouvernementaux. Sa carrière de conseiller principal à l’ONU (2003-2006) n’y est pas étrangère. Si ses études de sciences politiques et ses contributions dans ce domaine lui ont tracé une carrière académique internationale et l’ont promu à la tête d’instituts réputés (il a été le directeur de l'École des affaires internationales de Sciences-Po Paris de 2010 à 2015), les préoccupations culturelles ne l’ont jamais quitté. Il y a consacré ses premiers écrits et sa vision du politique donne une large place à la culture et à l’éducation. Sa présidence du projet AFAC (Fonds arabe pour l'art et la culture) pour développer les jeunes talents dans divers domaines créatifs depuis 2007 est un modèle de réussite. De là, cette «?éthique de la responsabilité?» qui le qualifie bien?: il saura être visionnaire tout en dilatant au mieux les limites du possible. 
Nous, soussignés, soutenons la candidature de Ghassan Salamé au poste de Directeur général, non seulement pour ses qualités intellectuelles et morales et pour son expérience étendue dans l’administration académique, politique et culturelle, mais surtout pour trois raisons principales?:

• Libanaise, car elle dégage, pour les Libanais comme pour le monde, cette image culturelle propre à notre pays, qui a prévalu parfois, mais que le confessionnalisme étriqué et les violences ont souvent occultée?: urbanité, richesse culturelle et compétence. Le message libanais dans ce qu’il a de plus noble et de plus profond.

• Arabe, car elle est l’occasion, pour les habitants des divers pays plus ou moins empêtrés dans des conflits et des impasses, de se reconnaître dans un candidat qui allie naturellement l’appartenance et l’ouverture, et qui possède une connaissance profonde du monde arabe et de ses problèmes.

• Internationale, car elle permet de parier sur l’importance de la culture, de la science et de l’éducation pour réconcilier un monde complexe engagé dans des conflits intenses et au bord d’éclatements désastreux pour le pluralisme, l’humanisme et le dialogue.

En conséquence, nous exhortons les autorités libanaises à adopter sans tarder la seule candidature de Ghassan Salamé et à l’appuyer par tous les moyens diplomatiques.

Les signataires?:
Chawki Abi Chakra, Mohammad Abi Samra, Père Sélim Abou, Khattar Abou Diab, Fifi Abou Dib, Antoine Abou Zeid, Nidal al-Achkar, Hind Adib, Ali al-Amin, Racha al-Amir, Philippe Aractingi, Randa Asmar, Roger Assaf, George Asseily, Akl Awit, Ahmad Ayach, Nabil el-Azan, Chawki Azouri, Amin el-Bacha, Ritta Baddoura, Leila Badr, Hoda Barakat, Najwa Barakat, Abbas Baydoun, Youssef Bazzi, Gérard Bejjani, Georges Bkassini, Albert Boghossian, Antoine Boulad, Myrna Boustany, Mohammad Ali Chamseddine, Nada Chaoul, Melhem Chaoul, Paul Chaoul, Hanan el-Cheikh, May Chidiac, Tarek Chidiac, David Corm, Antoine Courban, Rachid el-Daïf, Hassan Daoud, Hind Darwish, Georges Dorlian, Antoine Douaihy, Jabbour Douaihy, Dominique Eddé, Patrick Faradjian, Mona Fayad, Fondation Michel Zaccour, Samir Frangié, Iskandar Habache, Joumana Haddad, Michel Hajji-Georgiou, Suzy Hakimian, Talal Haydar, Armand Homsi, Iman Humaydan Younes, Issa Goraieb, Yehia Jaber, Stavro Jabra, Nora Joumblatt, Hassan Jouni, Julia Kassar, Walid Kassir, Percy Kemp, Issam Khalifé, Élias Khoury, Gisèle Khoury, Michel Béchara el-Khoury, Vénus Khoury-Ghata, Antoine el-Khoury Tawk, Charif Majdalani, May Majdalani, Ziad Majed, Amal Makarem, Georgia Makhlouf, Issa Makhlouf, Zyad Makhoul, Mona Makki, Jamil Malaeb, Chibli Mallat, Ivana Marchalian, Mohammad Matar, Paul Mattar, Saoud el-Mawla, Alexandre Medawar, May Menassa, Antoine Messarra, Tarek Mitri, Nada Moghaizel-Nasr, Wajdi Mouawad, Youssef Mouawad, Mishka Mourani, Mouvement Culturel Antélias, Khaled Mouzannar, Sélim Mouzannar, Hania Mroué, Karim Mroué, Fouad Naim, Alexandre Najjar, Émile Nasr,  Lamia el-Saad, Hazem Saghieh, Nicolas Sarkis, Farès Sassine, Nada Sehnaoui, Maud Stéphan, Salah Stétié, Ibrahim Tabet, Jad Tabet, Hassan Tabet Rifaat, Nayla Tamraz, Yakzan al-Taki, Christine Tohmé, Michel Touma, Chadia Tueni, Abdo Wazen, Gabriel Yared, Michael Young, Khaled Ziadé, Mahmoud Zibaoui…

Cette liste de soutien est ouverte. Les personnes intéressées peuvent y adhérer sur le site?: www.change.org/p/lebanese-government-pour-ghassan-salamé 
 
 
D.R.
 
2020-04 / NUMÉRO 166