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2020-04 / NUMÉRO 166   RÉAGISSEZ / ÉCRIVEZ-NOUS
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Poésie



Par Antoine Boulad
2006 - 08
La poésie et la guerre ne sont pas à armes égales. Certes, les mots joliment sculptés, les idées endimanchées et les fioritures savamment parfumées ne valent trois fois rien lorsque se déchaînent les forces implacables de la haine, et que la machine dévastatrice et meurtrière laboure la terre pour y semer mort et terreur. Dérisoire, ce château de cartes-là s’effondre certes dès les premiers coups de boutoir d’un engin qui déchire le ciel pour laisser la voie libre au corps hideux et décharné qui rampe d’une tranchée à l’autre. C’est que la guerre démobilise les énergies et, prenant en otages les besoins essentiels  de l’homme et de la femme, les change lamentablement en rats aussi vils que puants. Cependant, dans son essence, la poésie est la dignité de l’homme dont elle revitalise chacun des nerfs de son être qui vibre de lumière universelle. Soyons encore plus clairs: le cri infini poussé face à l’horreur est un cri de poésie. Le cri qui déchire nos gorges et nos consciences en aspirant à la justice est un cri de poésie. La poésie ne tolère pas le monde fondé sur la loi du plus fort. La poésie affirme que la violence n’engendre que la violence. La poésie, comme l’air qu’on ne respire plus, est le langage essentiel de l’univers?; elle concentre en elle toutes les armes face aux «?bâtisseurs de ruines?»...
 
 
 
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