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2020-04 / NUMÉRO 166   RÉAGISSEZ / ÉCRIVEZ-NOUS
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Roman
Vies brisées


Par Wadih Audi
2007 - 08


Douglas Kennedy est un habitué des meilleures ventes en Europe, mais l’Amérique le boude depuis son premier roman. Au Liban, ses livres sont généralement bien accueillis. La femme du Ve ne fera pas exception.

L’action de ce roman se passe à Paris, entre le Quartier latin et le Xe arrondissement, peuplé d’émigrés et de trafiquants. Harry Ricks débarque dans la Ville lumière avec très peu d’argent en poche. Brisé par l’adultère et le politiquement correct, il a dû quitter l’Ohio où il était enseignant pour fuir une machination judiciaire. Il commence par loger dans une chambre d’hôtel bon marché. Comme il ne peut occuper sa chambre immédiatement, il erre un instant sous la pluie et entre dans un cinéma. Victime d’une violente fièvre, il rentre en taxi et se réveille dans son lit. II découvre que c’est Adnan, le gardien de nuit turc, qui l’a sorti du taxi, a appelé un médecin et s’est occupé de lui. Adnan propose à Harry d’emménager dans une chambre de bonne située rue de Paradis. Mais en route, les deux hommes sont obligés de se séparer. Adnan, qui est en situation irrégulière, est coincé par les flics dans une station de métro. Harry, lui, se rend comme convenu rue de Paradis où il loue la chambre de Adnan. Là, à l’occasion d’une réparation, il découvre sous une dalle 4 000 euros appartenant au Turc. Croyant bien faire, il les envoie à la femme de celui-ci en Turquie. Bientôt, Kamal, un ami qui tient un cybercafé, lui propose un travail de veilleur de nuit. Mais il est retrouvé, la gorge coupée, dans une poubelle. Au moment où il croit toucher le fond, Harry rencontre Margit, une mystérieuse traductrice d’origine hongroise qui le subjugue sur le coup...

Tout au long de ce livre, d’étranges coïncidences se succèdent. Le héros finit par perdre ses repères et le lecteur aussi : on plonge soudain dans un fantastique qui n’est pas sans rappeler Edgar Allan Poe. La question qui se pose alors est de savoir où se trouve la réalité. L’auteur ne nous livre aucune réponse, aucune explication. On soupçonne les anges gardiens, mais nul crime ne leur est généralement imputé. Douglas Kennedy préfère laisser planer le doute : « Tout le monde est hanté par des regrets, des déceptions, des injustices, une culpabilité. Et tout le monde voudrait avoir un ange gardien. Mais il y a peut-être un prix à payer pour cela... » Un roman surprenant !

 
 
 
BIBLIOGRAPHIE
La femme du Ve de Douglas Kennedy, Belfond, 377p.
 
2020-04 / NUMÉRO 166