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Poème d’ici
Rêve d’un moment
Poète et éditorialiste, Henri Zogheib est né en 1948 à Sarba. Il a à son actif de nombreux recueils, dont Moi le sanctuaire, toi la déesse, La compagne de la mer et Poèmes d'amour dans le temps interdit. Très actif sur la scène culturelle, il dirige le Comité L'Odyssée et le Centre du patrimoine libanais à l'Université libano-américaine (LAU).

Par Henri Zogheib
2008 - 07

Poèmes traduits par Angélique Beaino

Rêve d’un moment
(Dialogue de la mer et du vent)

Je rêve d’un moment hors du temps,
d’heures sans minutes
qui abrègent le moment,
rapprochent le présent du futur.

Je rêve d’anticiper l’instant,
d’emprunter au futur
un monde en perpétuel mouvement

Je rêve d’un moment hors du temps,
de refouler le piétinement de l’instant
et de repousser un peu plus les frontières de l’espace

Ô quatre vents
allez aux confins de la terre…
Je rêve de m’évader de l’espace
car même le temps me fuit
dans la limite de l’instant
et l’immensité de l’espace

Ô pouls de l'avenir,
apporte-moi un instant
qui condense le temps et l'espace

 

Moi le sanctuaire
 (Moi le sanctuaire, toi la déesse)

Mon Amour,
Ce soir,
Le soleil se lève de l’obscurité nocturne,
éclairant une aube qui pointe au coucher…
Pareil à la lumière de cette bougie,
Notre amour éclaire mon cœur…
Et comme la clarté de cette bougie fondante,
Nos jours fondent pour que notre amour éclaire les autres.
Nous étions, avant même d’être…
Et lors de notre rencontre
nous étions prédestinés à être ensemble... à jamais

 

Poème (11)
(L'amie de la mer)

La voix tombe dans le silence… et la ville dans l’obscurité.
La nuit se remplit d’une attente tumultueuse,
elle… ne dort pas,
espérant que la voix vienne…

Lui... ne dort pas
de peur que n’arrive la voix dans la distraction du sommeil.

Avant, ils ne connaissaient pas ce rythme saccadé…
depuis leur première rencontre,
leur rythme s’épanouit
et ils se rapprochent
(...)
Dès la première lueur du matin
ils accoururent vers la mer,
sans rendez-vous y accoururent,
et leurs mains s’entrelacèrent sur le quai du matin.

À l’instant même, le jour pointa,
la mer s’étira sur son blanc lit…
elle les vit s’égarer et la regarder,
sur leurs visages apparurent
la joie de la rencontre
et l’éclat du désir,
et dans leurs yeux,
la lassitude d’un sommeil égaré,
d’une voix muette
et d’un désir ardent.

 

Poème (1)
(L'amie de la mer)

Elle vient
du désir de la lueur à la lumière,
d’une attente de soi-même après un long voyage.
Tout soleil accourt vers la mer qui le comble,
et se repose dans sa nudité.

L'amie de la mer est fidèle à tout absent,
elle s’est fait bâtir un espace de sérénité
et s’est fait construire un rempart de vague.
Elle s’est réjouie !!!

Elle me demande
d’écrire son histoire
d’écrire la mienne,
d’écrire la nôtre.

Me voilà écrivant

 

 
 
D.R.
 
2020-04 / NUMÉRO 166