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Janvier 2016 : une rentrée sous tension


Par Jean-Claude Perrier
2016 - 01
La rentrée littéraire de janvier-février comptera « seulement » 476 romans : 308 français (dont 73 premiers romans) et 168 étrangers.

Du côté des valeurs sûres ou des habitués, on notera la présence de Jean d'Ormesson, avec un texte au titre testamentaire : Je dirai malgré tout que cette vie fut belle (Gallimard) ; de Jean Echenoz, avec Envoyée spéciale (Minuit), son seizième, une parodie de roman d'espionnage ; d'Olivier Adam, avec La Renverse (Flammarion), une sombre histoire de scandale politico-sentimental en grande banlieue parisienne ; de Philippe Claudel avec L'Arbre du pays Toraja (Stock), évocation des rapports complexes entre un cinéaste et son producteur, qui vient de mourir ; ou encore de Patrick Rambaud qui, après avoir assaisonné Nicolas-le-Mauvais, consacre sa plume satirique au règne de François le Petit (Grasset). Du côté de la littérature francophone, la Rwandaise Scholastique Mukasonga, dans Cœur tambour (Gallimard), s'attache au parcours d'une chanteuse charismatique, un peu chamane, dont la mort n'a jamais été vraiment élucidée. Mais l'un des livres les plus attendus est celui du jeune Édouard Louis, best-seller considérable avec son premier roman, En finir avec Eddy Bellegueule (paru en 2014), dont le deuxième, Histoire de la violence (Le Seuil), tout aussi puissant et dérangeant, consacre le talent.

Du côté des étrangers, il faudra compter avec le Danois Jens Christian Grondahl et ses Portes de l'enfer (Gallimard), où un narrateur revient sur les moments décisifs de sa vie, à partir des années 60, le Japonais Haruki Murakami, dont on publie enfin en français les deux premiers romans, Écoute le chant du vent et Flipper, 1973 (Belfond), parus au Japon en 1979 et 1980, et que l'auteur refusait jusqu'ici de voir réédités ; et le Turc Nedim Gürsel, avec Le fils du capitaine (Le Seuil), largement inspiré de son propre parcours personnel.

Parmi les quelque 1400 titres de non-fiction qui paraissent également en janvier-février, les thématiques qui s'imposent sont, sans surprise, liées à l'actualité. Avec un certain nombre de livres « à chaud », sur le massacre de Charlie-Hebdo, le terrorisme, Daech, les attentats du 13 novembre et la violence en général. Parmi les témoignages, on mentionnera le livre émouvant de Maryse Wolinski, la veuve du dessinateur Georges, Chérie, je vais à Charlie (Seuil) sur sa vie « après ». Mais ce sont les essais de fond qui devraient marquer la rentrée : La Pensée extrême : comment des hommes ordinaires deviennent des fanatiques, de Gérald Bronner (Puf), ou celui, très attendu, de Gilles Kepel, Terreur dans l'Hexagone : genèse du djihad français (Gallimard), dont la publication a même été avancée à la mi-décembre. On relève aussi le livre d'analyse géopolitique d'Ignace Dalle et Wladimir Glasman, Le Cauchemar syrien : enjeux et acteurs (Fayard) et un Atlas du Moyen-Orient (collectif, Autrement), qui remettent en perspective les conflits actuels et essaient d'envisager les portes de sortie possibles. Mais la vraie « star » des librairies, ce devrait être le pape François, avec Le Nom de Dieu est Miséricorde (Robert Laffont/Presses de la Renaissance), son recueil d'entretiens avec le journaliste Andrea Tornielli !


 
 
 
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