Paradoxalement, le livre de chevet, ouvert d’ordinaire sur des pages d’avenir, s’accommode chez nous de remontées dans l’histoire. Abandonnant les essais, très  « canards » et peu  « enchaînés » sur Sarko, Sego, Bayrou et consorts, les bilans pessimistes du cinquantenaire de l’Europe, les événements du Liban m’ont ramené à Michel Chiha. Dans un de ses nombreux recueils, Politique intérieure, Michel Chiha actionne non seulement une machine à remonter le temps, mais aussi des satellites de foi et de raison qui survolent le Liban de demain. Ses écrits sur la réforme et ses appels à se mettre au niveau du destin résonnent du son des cloches au chant du muezzin. Rien de plus actuel que son  « si jeunesse savait », rien de plus prémonitoire que les  « trois pouvoirs au Liban et leurs responsabilités ». En décrivant notre pays qui  « a ses fenêtres ouvertes sur une des places publiques de la terre », il cerne les singularités et les discordes que chaque étranger apporte chez nous.

À lire, relire et enseigner. Tout en le gardant sur sa table de chevet comme une bible de la politique libanaise...

Politique intérieure, de Michel Chiha, Fondation Michel Chiha