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Par A. N.
2006 - 07
Au Liban comme en France, Youakim Moubarac a gardé des traces indélébiles. Né en 1924 à Kfarsghab, il suit des études de théologie à l’Université Saint-Joseph puis se rend au séminaire du Saint-Sulpice. Ordonné prêtre, il obtient son doctorat de théologie à l’Institut catholique de Paris. Présenté à Louis Massignon, l’éminent islamologue et professeur au Collège de France, il devient son secrétaire et choisit de faire de l’orientalisme l’objet de ses travaux académiques et de son engagement sacerdotal. Entré au CNRS, il enseigne dans plusieurs universités et soutient une thèse de doctorat en études islamiques. En 1973, il publie sa Pentalogie islamo-chrétienne, suivie dix ans plus tard d’une Pentalogie maronite. Pendant la guerre, il signe plusieurs éditoriaux dans Le Monde sur la situation au Moyen-Orient et lance une publication périodique intitulée Libanica. Il décède le 24 mai 1994 à Montpellier.
Aujourd’hui, deux livres nous invitent à mesurer toute l’envergure de ce personnage d’exception?: le premier, publié par la Librairie Orientale, est un recueil de ses principaux textes, choisis et présentés par Georges Corm. Que Youakim Moubarac s’exprime à propos de la libanité et des maronites (il fut l’inspirateur et l’initiateur du Synode patriarcal maronite), ou à propos des rapports islamo-chrétiens et de la question palestinienne, il apparaît comme un érudit épris de paix, d’humanisme et d’œcuménisme. En cette époque d’incommunicabilité entre Orient et Occident, son message se révèle salutaire.
Publié aux éditions L’Âge d’homme, le second recueil, dirigé par Jean Stassinet, comporte des textes de Moubarac enrichis de témoignages d’un grand nombre de personnalités. Cet ouvrage éclaire d’un jour nouveau la destinée de celui qui fut, selon Salah Stétié, «?un homme de lucidité, de loyauté et de compassion?».
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