Les Libanais, on le sait, sont tous francophons. La langue française n’a pas de mystères pour eux.

Ainsi ma cousine Tharése et son mari Ilie qui est groupier au Casino du Liban. Chaque soir, il met sa gravate pour aller à son travail et ne rentre qu’aux premières lueurs de l’aube. Elle, la pauvre, ça lui donne la migrain. Déjà qu’elle est affligée d’une phlibite et que sa grand-tante est dans le goma. Sans compter son fils Rymonne qui n’est pas très brave à l’école d’après sa demoiselle de fronçais. Ce n’est pas comme Admon, le fils des voisins qui lui est très culturé et passe sa nuit à réviser dans son glasseur.

Ah ! Quelle vie je vous assure. Mais elle est bonne pâte, allez, ma cousine Tharése. À chaque fois que les parents d’Admon lui rendent visite, elle ne manque jamais, après leur avoir offert des bétits fours, de les prier bien poliment de se faire voir !