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2020-04 / NUMÉRO 166   RÉAGISSEZ / ÉCRIVEZ-NOUS
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Dieu et les siens
Le numéro 4 de la revue annuelle libanaise Alcinoé, est consacré au thème de la divinité.

Par Randa MAKDESSI
2013 - 12
Dans son liminaire, Jad Hatem insiste sur la question cruciale des « limites » que nous transgressons pour nous interroger sur ce qui nous dépasse. Il mentionne la double approche de ce qu'il appelle, dans un premier temps, « une généalogie de l'idée de divinité », du point de vue de l'homme, d'une part, et d'autre part, une approche proprement métaphysique qui transcende le monde sensible.

Pour illustrer l'approche métaphysique de l'Absolu, la philosophie de Schelling (pour qui la nature est comme une auto-révélation de l'existence divine) constitue le meilleur exemple. Alcinoé en publie un texte inédit en français. C’est à partir d'une idée de Schelling que Roger Abi-Nassif, développe une intéressante réflexion sur le savoir et l’absolu (Le Savoir peut-il être absolu ?).

Deux études publiées par la revue présentent un philosophe qui mérite d'être connu. Il s'agit de Yahyâ Ibn 'Adî, philosophe et théologien, né à Tikrit en 893 dans une famille de chrétiens monophysites, dont la pensée s'inspire largement de celle d'Aristote. Dans la première étude, comportant un inédit de l’auteur (traduit et présenté par Nadine Abbas), il est question de justifier philosophiquement et théologiquement l'adresse du Fils au Père à partir d'un verset de l'Évangile : « Père, si tu le veux, éloigne de moi cette coupe ». La seconde, qui est de Jad Hatem et qui s’intitule La générosité et l'incarnation, selon Yahyâ Ibn 'Adî, propose une autre façon de saisir la richesse de l'idée de générosité au confluent de deux pensées, chrétienne et musulmane.

Une place est par ailleurs faite dans ce numéro au stoïcisme à travers une nouvelle étude sur la pensée de Marc Aurèle que propose Jean Malik Lemaire. L'empereur-philosophe s'oppose à l'atomisme des épicuriens et adhère à l'idée d'un ordre cosmique, éthique et politique. De son côté Claire Kappler situe l'Homme parfait dans le soufisme persan comme écho terrestre d'un modèle divin. En fait, il s'agit de repenser toutes les dimensions de l'homme et même de repenser l'univers au-delà des apparences et du point de vue de l'unité (Tawhid). Un travail est également consacré à la pensée de Jean-Luc Nancy à partir d'une réflexion sur le Nom et sur l'« Impératif catégorique » de la nomination qui renvoie au Nom divin et à la reconnaissance d'un sens (d'un logos). 
Pour finir, dans un article où elle entreprend une lecture philosophique du film de Terrence Malick L'Arbre de la vie, Nicole Hatem fait un parallèle entre le personnage central de Mme O'Brien et la figure de Job telle que l’interprète le philosophe danois Kierkegaard.

Enfin, signalons que les derniers articles de la revue constituent une véritable leçon de vie, à travers des genres différents : l’essai sur l’amour pur (Daniel Schulthess), la nouvelle sur le Golgotha (Georges Haddad), la lettre sur la croyance (Philippe Souhaid), le dialogue en écho (Carla Yared et Charles Baz), et, enfin, le dialogue philosophique sur la foi en un Dieu agissant dans l’évolution (Nabil Okaïs).



Alcinoé N°4, 2013
 
 
D.R.
 
2020-04 / NUMÉRO 166