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2020-04 / NUMÉRO 166   RÉAGISSEZ / ÉCRIVEZ-NOUS
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Regards croisés
Youssef Ghoussoub par Moustafa Farroukh


Par Farès Sassine
2010 - 06
En 1929, date de cette peinture à l’huile, le poète avait 36 ans et le peintre 28. Le premier venait, l’année précédente (1928), de publier son premier recueil al Qafass al mahjour (La cage désertée), après être devenu responsable, en 1924, du service de la traduction arabe au haut-commissariat français de Beyrouth. Le dernier, rentré fraîchement de Rome (1924-1926) où il suivit des études académiques, et de Paris (1927) où il essaya de parachever sa formation, préparait sa première exposition où les portraits de personnalités connues et de simples gens tenaient une place aussi importante que les paysages. Les affinités patriotiques de l’un et de l’autre divergeaient, Ghoussoub étant attaché à la jeune république et Farroukh à des horizons plus larges. Mais ce qui réunissait le fils de Beit Chébab et celui du quartier de Basta, outre une formation commune en Europe, était ce cadre nouveau de la capitale Beyrouth qui s’ouvrait à tous les talents et donnait champ à toutes les rencontres. Farroukh a saisi Ghoussoub dans la force de l’âge et de l’ambition, ce qui, au premier abord, contraste avec l’image du poète des feuilles mortes, sensible, mélancolique, pudiquement mais indéniablement novateur. Mais le peintre si soucieux de la charpente du dessin, a su dégager, sur un camaïeu de marron prédominant dans le tableau, les lumières complexes d’un regard et d’un visage, fort distinctes du blanc soutenu de la chemise.
 
 
D.R.
 
2020-04 / NUMÉRO 166