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2020-04 / NUMÉRO 166   RÉAGISSEZ / ÉCRIVEZ-NOUS
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Editorial
Ne tirez pas sur l'ambulance !


Par Alexandre Najjar
2019 - 04
A l'heure où le pays est confronté à une crise économique sans précédent, les autorités libanaises nous promettent une période d'austérité et des mesures «impopulaires » dans le but de réduire le déficit budgétaire. Mais ce que les autorités libanaises oublient, c'est que la population est incapable de consentir des sacrifices supplémentaires. Le précédent grec n’a rien d’encourageant : en une décennie, les impôts ont explosé, les ménages ont vu fondre un tiers de leurs revenus et le pays a perdu un quart de sa richesse. Des dizaines de milliers d'entreprises ont mis la clé sous la porte et 300 000 jeunes ont émigré pour construire leur vie ailleurs. Est-ce donc le sort que nous voulons réserver aux Libanais déjà exsangues ? Pourquoi s’acharner davantage ? La solution à ce problème est pourtant simple : obliger nos dirigeants à restituer à l’État tous les milliards qu’ils ont dilapidés au fil des ans. En se basant sur le code pénal, sur nos lois internes (lois sur l’enrichissement illicite, le blanchiment et la comptabilité publique) et sur la convention des Nations unies contre la corruption qui prévoit des « mécanismes de recouvrement des biens aux fins de confiscation » tant au Liban qu’à l’étranger, notre justice, pour peu qu’elle soit indépendante, devrait lancer une vaste opération de nettoyage et de récupération des avoirs mal acquis. Au lieu de tirer sur l’ambulance, tirons sur ceux par qui le malheur est arrivé !

 
 
 
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