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2020-04 / NUMÉRO 166   RÉAGISSEZ / ÉCRIVEZ-NOUS
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Editorial
Impudence


Par Alexandre Najjar
2007 - 08
Le gouvernement libanais vient d’approuver la convention de l’Unesco sur la diversité culturelle. L’événement est passé inaperçu à cause de l’actualité politique chargée, mais il mérite d’être salué, puisque cette convention vise à permettre aux États membres de mieux protéger leur spécificité culturelle face à une mondialisation galopante. Protéger leur identité contre toutes les menaces est d’ailleurs la préoccupation permanente des Libanais, notamment à la veille des élections partielles du Metn. Car cette élection n’est pas une simple « formalité » : elle met en opposition deux visions désormais antinomiques du Liban. L'une ayant pour ligne directrice l’indépendance du pays, symbolisée par la révolution du Cèdre ; l'autre fondée sur une coalition contre nature avec des groupuscules qui nient idéologiquement l’entité libanaise. Une fois de plus, Aoun se fourvoie : non content de fouler aux pieds une tradition séculaire qui voudrait que le siège d’un député décédé (en l’occurrence Pierre Gemayel, mort pour la liberté) soit occupé par un allié de celui-ci, non content de sermonner le Conseil d’État qui a rejeté son recours, il nous assène des arguments infantiles pour justifier sa démarche : refus de la famille Gemayel de le recevoir aux funérailles, défense des chrétiens (?), sauvegarde de la présidence de la République (!)… « Quand la décence disparaît, le malheur arrive », dit un proverbe local. Abstraction faite du résultat du scrutin à venir, Aoun apparaît aujourd’hui comme l’homme par qui le malheur arrive. En menant ce combat de trop, en jouant le jeu de l’ennemi, il s’est définitivement discrédité.

 
 
 
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