Editorial
« I have a dream »
Par Alexandre Najjar
2007 - 10
L’élection présidentielle aura-t-elle lieu le 23 octobre prochain ? En guise de réponse à cette question, l’ultimatum de l’ennemi : la soumission ou le chaos. Or si les Libanais rejettent la perspective d’un retour à la guerre, ils refusent plus encore l’idée de revivre sous le joug syrien. Pour sortir de l’impasse, certains préconisent le choix d’un président de compromis. L’idée est-elle acceptable ? Oui, à condition que ce président-là ne compromette pas les acquis obtenus depuis mille jours. Ce n’est pas seulement une question de principe, c’est aussi une question de fidélité à la mémoire de tous ceux qui sont morts pour un Liban libre.
Le futur président n’aura pas la tâche facile : il devra réconcilier les Libanais, plus divisés que jamais ; lutter contre la vague islamiste ; contrôler nos frontières devenues des passoires ; redresser notre économie ; éradiquer la corruption en ressuscitant les organismes de contrôle ; réformer notre administration gangrenée par une pléthore de fonctionnaires oisifs et par un confessionnalisme révoltant ; épurer nos institutions de tous les sbires du régime syrien qui continuent d’y sévir ; édifier un véritable État de droit et libérer notre justice des ingérences politiques qui la minent ; faire de la culture un vecteur de renaissance ; protéger nos ressources naturelles ; donner à nos jeunes des raisons d’espérer. Est-ce trop demander ? « Il est permis de rêver. Il est recommandé de rêver », disait Aragon. Alors, rêvons !
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