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2020-04 / NUMÉRO 166   RÉAGISSEZ / ÉCRIVEZ-NOUS
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Editorial



Par Alexandre Najjar
2008 - 02
L’article de Don Morrison sur la mort de la culture française, publié dans Time Magazine, peut paraître sectaire parce qu’il se concentre sur la culture française alors que le recul de la culture est un phénomène planétaire et que les Anglo-Saxons eux-mêmes contribuent largement à la «?désertification?» culturelle. Mais si Time évoque spécialement la France, c’est parce que ce pays a toujours été la capitale de la culture, l’Athènes des temps modernes, et que sa littérature est sans doute l’une des plus riches de l’histoire littéraire. Or depuis une quinzaine d’années, la France s’étiole. Sur le plan politique, elle a perdu son statut de «?puissance?»?; sur le plan culturel, elle n’a plus de grands écrivains, ni de philosophes marquants, et compte peu d’artistes capables de rayonner hors des frontières de l’Hexagone. Pis encore?: la plupart des Français semblent désabusés, comme si le déclin de leur pays était une fatalité. Pour les Libanais, ce constat est très grave. Car la France est pour le Liban plus qu’une amie?: un phare, une référence, un modèle. Le fait que la culture française périclite ne peut que se répercuter négativement sur la culture libanaise qui s’en réclame – tout en conservant ses spécificités – et, plus globalement, sur la francophonie en tant qu’espace de dialogue interculturel. Le poète Saïd Akl a toujours regretté la fin de la royauté, considérant que la France a commencé à régresser à partir de 1789. Plutôt que de restaurer la monarchie (!), il serait bon que la France amorce une nouvelle révolution, culturelle celle-là, et qu’elle prenne d’assaut les Bastille de la médiocrité. Malraux l’avait bien compris?: «?La culture ne s’hérite pas, elle se conquiert.?».


 
 
 
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