La région est en ébullition : l’armada américaine mouille en Méditerranée, la Turquie attaque les Kurdes, l'Irak est à feu et à sang, Israël bombarde Gaza, l’Arabie saoudite et la Syrie se crêpent le chignon, l’Iran continue à faire le matamore, la guerre civile menace le Liban… Toutes les conditions sont réunies pour que la poudrière du Moyen-Orient explose pour de bon. Baroud d’honneur de Bush avant son départ ? Volonté de crever l’abcès pour obtenir enfin une paix durable ? Soif de revanche de l’État hébreu après la mésaventure des 33 jours ? Imperméable à cette situation désastreuse aggravée par la crise économique, la culture libanaise n’abdique pas. Le Salon du livre d’Antélias, le Mois de la francophonie, le 125e anniversaire de Gibran, la naissance de l’association Silex destinée à soutenir les jeunes talents, la multiplication de pièces de théâtre de qualité, la sortie locale de plusieurs albums de BD… rien n’arrête nos créateurs ! Même si le public ne suit pas toujours, paralysé par la peur ou le froid (!), même si les subventions et les mécènes font cruellement défaut, ils refusent de baisser les bras. Faut-il parler d’insouciance ? Parlons plutôt de résistance. Car nos artistes sont les meilleurs interprètes de notre volonté de survie. Et les premiers défenseurs de notre liberté reconquise.