Deux ans déjà ! L’aventure de L’Orient Littéraire, amorcée en juin 2006 peu avant la funeste guerre de 33 jours, se poursuit envers et contre tout. Dans un pays où chaque journée réserve de mauvaises surprises, il fallait être « gonflé »  pour oser reprendre le flambeau de ce supplément littéraire. Mais grâce au soutien de L’Orient-Le Jour, de l’appui de nos deux sponsors - la librairie Orientale et la librairie Antoine -, de la fidélité de milliers de lecteurs, tant au Liban qu’à l’étranger, grâce aussi à l’enthousiasme de nos rédacteurs libanais et français, ce projet est devenu réalité et a trouvé sa place dans un paysage culturel francophone qui, ces derniers temps, souffre d’un mal insidieux : la montée spectaculaire de l’euro qui a eu des répercussions graves sur le pouvoir d’achat du Libanais et rend le prix du livre importé de moins en moins abordable. Les instances francophones devraient prendre conscience de ce phénomène qui, à terme, peut se révéler catastrophique pour la langue française, déjà en perte de vitesse au Liban même, et exhorter les éditeurs français à proposer des rabais significatifs sur les ouvrages exportés à destination des pays du Sud.  Il est important que des efforts soient consentis et des remèdes trouvés pour empêcher que le livre français importé ne devienne un produit de luxe réservé aux lecteurs bien nantis. De leur côté, les éditeurs libanais ne peuvent pas rester les bras croisés : ils devraient rééditer les grands classiques, amorcer des coéditions, s’ouvrir davantage aux auteurs locaux… La bataille du livre est engagée. À quelques mois de la tenue de l’événement « Beyrouth capitale mondiale du livre 2009 » et des Jeux de la francophonie, il n’est pas permis de la perdre.