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Editorial
Jesse Owens


Par Alexandre Najjar
2008 - 08
A la veille des Jeux olympiques de Pékin, des voix s’élèvent encore pour réclamer le boycott de la cérémonie d’ouverture en signe de solidarité avec le Tibet et pour dénoncer les atteintes chinoises aux droits de l’homme. Une fois de plus, se pose la question de l’amalgame entre sport (ou culture) et politique. Le Liban a déjà fait les frais de cette situation puisqu’il a déjà raté plusieurs manifestations culturelles d’envergure sous prétexte de boycott d’Israël, alors que nul n’ignore que la politique de la chaise vide n’a jamais desservi que celui qui s’exclut. Faut-il se taire pour autant?? Non. La Chine est une grande nation, au faîte de sa puissance économique, appelée à jouer un rôle encore plus déterminant dans les années à venir, mais elle se montre si peu soucieuse des libertés publiques qu’elle inquiète et risque de représenter un réel danger pour la démocratie dans le monde.

Lors des Jeux de Berlin organisés en 1936 par Hitler à la gloire du IIIe Reich, un athlète noir, Jesse Owens, défia le Führer en remportant quatre médailles d’or au nez et à la barbe des athlètes «?aryens?». Le camouflet fut terrible pour celui qui avait érigé le racisme en idéologie… La liberté et les droits de l’homme ne sauraient s’épanouir par le boycott qui est la démarche négative par excellence. Elles ne prévaudront que par une action positive, sur le terrain, grâce aux sportifs qui oseront dédier leurs médailles au Tibet et aux prisonniers qui croupissent dans les cachots chinois, grâce surtout aux milliers de reporters et de journalistes présents sur place qui, à l’instar d’un Youssef Chahine ou d’un Soljenitsyne, ces deux géants récemment disparus, utiliseront la caméra ou la plume pour témoigner et dénoncer.
Alexandre Najjar
 
 
 
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