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2020-04 / NUMÉRO 166   RÉAGISSEZ / ÉCRIVEZ-NOUS
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Editorial
Chronique d’une mascarade annoncée


Par Alexandre Najjar
2014 - 05
On prend les mêmes et on recommence ! Dans un pays démocratique qui se respecte, l’échéance présidentielle est sacrée, elle assure alternance et stabilité. Sauf chez nous, en mafiature, où l’on prend son temps, où l’on attend les instructions du « patron » extérieur, où l’on « observe » les développements dans la région, voire en Ukraine, avant de se prononcer. Or le pays sombre lentement mais sûrement. La crise paralyse la vie économique ; la justice est en perdition ; les promesses non tenues et le chaos législatif, qui s’est matérialisé par le vote anarchique, après des années de farniente, de lois essentielles, sans concertation avec les instances concernées, notamment le Conseil économique et social, délibérément paralysé par ceux qu’il gêne, provoquent un mécontentement populaire qui risque d’enfler dans les semaines à venir. Nos dirigeants sont hélas les champions du statu quo, les spécialistes de l’attentisme, les recordmen des magouilles, les rois de l’amnésie. La plupart d’entre eux sont d’ailleurs des résidus de la guerre, des miliciens en costard, qui, quinze ans durant, ont sapé l’État qu’ils prétendent reconstruire aujourd’hui. Et le peuple dans tout ça ? Le peuple ! Il se plaint, se lamente, insulte la classe dirigeante, mais quand vient l’heure des élections législatives, il ne sanctionne pas : il oublie tout ; il vote de nouveau pour ceux-là mêmes qui ont trahi sa confiance, qui ont prorogé de manière anticonstitutionnelle leur mandat et qui ne sont pas fichus de se mettre d’accord pour placer à la tête du Liban un président digne de ce nom. Alors… on prend les mêmes et on recommence !
 
 
 
2020-04 / NUMÉRO 166