Par Nadia AISSAOUI
2013 - 04
Des hommes, des femmes et des enfants ont décidé de mettre fin, avec un courage exemplaire, à une condition qui était à leurs yeux au-delà du supportable. Ce supplice ne date pas de deux années. Il ne se résume pas à la mort physique, il est bien pire. La révolution a eu le mérite de délier les langues et de montrer ce que tout un peuple a enduré plus de quatre décennies loin des projecteurs. Ce n’est pas tant la faim ni la soif qui ont décidé le peuple syrien à franchir le pas de la révolte. C’est une peur, une peur profonde que la gangrène gagne ce qu’il a de plus cher en lui : son humanité.
On ne mesurera jamais assez l’ampleur de la tragédie qu’ont vécue les Syriens dans le « pays de la peur » et de l’imposture. On peut en revanche, dans un silence religieux, lire et entendre des témoignages qui démontrent plus que jamais « qu’aucune voix ne s’élève au-dessus de celle de la liberté et la dignité ».
Dans les textes suivants, trois Syriens nous livrent leurs témoignages et leurs regards sur « l’univers du drame ». Ils nous racontent ce que la révolution a changé dans leurs vies, leurs croyances et certaines de leurs opinions. Comment après tant d’années de peur, d’imposture et de désillusions, ils ont, chacun à sa manière, ressuscité de la gangrène et redécouvert au travers de la bravoure des Syriens ordinaires, son identité interdite et mutilée, que la révolution dans ce qu’elle a d’atroce et d’inespéré a restaurée et libérée pour toujours.
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