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2020-04 / NUMÉRO 166   RÉAGISSEZ / ÉCRIVEZ-NOUS
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Roman

Entre envolées intellectuelles engagées, questionnements existentiels, cœurs ou destins brisés, et étreintes fougueuses, des femmes rêvent de prendre le pouvoir sur leur vie ou le monde.

Par Ritta Baddoura
2017 - 08
Steinunn Sigurdardóttir renoue avec Paris et l’Islande où elle situe alternativement son dernier roman. Dans Maîtresses femmes se retrouvent ses thèmes de prédilection?: les relations amoureuses, les rencontres inopinées des contraires, les drames secrets qui rongent une existence, la revanche de la vie malgré tout, l’amour des voyages et des paysages, et les volcans islandais. On pourrait même comparer sa protagoniste, Maria, volcanologue islandaise de renommée mondiale, à un volcan sommeillant en attente indécise d’une éruption.

Sous son écorce de «?femme silencieuse et solitaire?», Maria est une volcanologue géniale dédiée à son travail, et habitée par l’absence des hommes qui ont marqué sa vie. À la croisée des chemins, alors qu’elle ne se trouve plus jeune ou attirante, et que son mari l’a tout juste quittée, Maria se rend compte qu’elle attend de lui un enfant. À bord d’un vol pour Paris, la beauté et la distinction d’une Italienne qui tente de la séduire, ne la laissent pas de glace malgré ses premières réticences. La belle voyageuse, nommée Gemma, recroisera sa route sans hasard?: elle a suivi Maria et ne vise pas seulement la conquête amoureuse. Elle a un plan machiavélique?: «?hégémonie des femmes sur le monde?». Gemma veut rallier Maria à sa cause et entamer sa révolution en Islande.

Le lecteur retrouve avec Maîtresses femmes l’humour, la gourmandise et la finesse qui font le charme si particulier de l’écriture de Steinunn Sigurdardóttir. Les réflexions de l’auteure sur les questions des statuts de la femme et ses choix de vie, du genre, de l’environnement et de la mémoire collective, sont intéressantes et engagées. Mais elles peinent à trouver ce liant magique qui fait qu’un récit vous porte dans son univers. Audacieux et prometteur, Maîtresses femmes perd de vue son cap et s’éparpille. Sigurdardóttir nous avait habitués à davantage d’harmonie.

BIBLIOGRAPHIE
 
Maîtresses femmes de Steinunn Sigurdardóttir, traduit de l’islandais par Catherine Eyjólfsson, Héloïse d’Ormesson, 2017, 224 p.
 
 
 
© David Ignaszewski/Koboy
 
2020-04 / NUMÉRO 166