Par Samia Toutounji
2019 - 05
Toutes les femmes parlent par ma bouche
Et leur longue mouvance mène la merÂ
Jusqu’en nos couches
Le blé sur la plaine se meut
Comme seule ma chevelure
Et aux beffrois de l’ouïe ce murmure
Parle d’un constant aveu
Et la mer la mer porteuse de ses charmes
Dit l’ave conquis aux longues jouissances
Et son sein à l’orgueil
Toutes les femmes parlent par ma bouche
Et glanent de l’homme l’œil
Aux plus vraisemblables gouffres
* * *
Toi colombeÂ
Qui seule reviendraÂ
Dis-leur bien qu’au plus haut de nos tombes
Demeure encore mon effroi
Que mes mains du silence ont trouvé le mage
Et qu’en mémoire de mon âgeÂ
Le héron dans l’arc de sa haine
Tisse une horde de poèmes
Ne t’ai-je pas enseignéÂ
Les chemins impurs
Et celui qui éloigne
Ne t’ai-je pas à mon seuil
Dessiné le lotus de mes joiesÂ
Et le mépris de mourir
J’ai crainte d’oubli
Mais dis-leur aussi qu’à l’instant où le ver est aux portes
De mon Å“il
Partira pour la mer la faune que j’ai chantée
Que mon regard est encore seul
Et seul de la mer aimé