La métamorphose en tigre d’eau de vent et de chair
2006 - 10
La métamorphose en tigre d’eau de vent et de chair
Jusqu’à l’ultime tour de fuite qui aspire les ennuis et les répand dans le vide, cette danse elliptique. L’amour est-il une fête à jamais bannie de la place publique. Les tambours montent de l’Antiquité pour rajeunir l’air. Les mains palpitent encore après la partance. Le dieu muet ne cesse de mourir par discrétion.
Ô que ces mains recueillent le baiser des chevaux indomptés. Le parc qui nous est dévolu obscurcit dans l’attente de ce qui ne devrait jamais arriver. L’œil libre défie l’amitié cybernétique.Une épaule glisse alors dans une boîte multicolore où se décompose le maître désir. Nous vivons comme ces gammes abandonnées prêtes à tout supplice à toute aventure. En chaise roulante ou au pas de course, la nudité affleure. Nulle apparition tout était dans la pluie intérieure avec son radeau épuisé. Le fantôme bat la campagne à la cadence tantôt de paysans tantôt d’illuminés. Et boîte pour boîte, je choisis la boîte noire du cerveau cerclé de feu.
Inédit de Michel Cassir
Poète, scientifique et codirecteur de la collection « Levée d’ancre » chez L’Harmattan, Michel Cassir a publié une douzaine de recueils de poésie dont Il n’est d’ange que de parfum, Atelier de sable et Les distances magnétiques. L’auteur vit en France depuis les années 80.