Par Hala Mohammad
2012 - 01
Née à Lattakié à la fin des années 50, la poète syrienne Hala Mohammad a un parcours alliant littérature, journalisme et cinéma. Elle a effectué des études de cinéma en France à l’université Paris 8 et a travaillé dans le milieu du cinéma syrien en tant que costumière, scénariste, assistante à la réalisation avant de réaliser six films documentaires. Hala Mohammad contribue régulièrement aux pages culturelles de divers journaux syriens. Elle a à son actif cinq recueils de poésie parmi lesquels : Un peu de vie « Qalil min al-hayat » (Riyad el-Rayyes, 2001), Cette peur « Haza’l Khaouf » (al-Mouassasa’l Arabiya lid-dirasat, 2004) et Comme si…. Je frappais à ma porte « Ka-annani… aduqqu babi » (Riyad el-Rayyes, 2008).
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Ce matin
la lumière carillonne
Roulement de la pièce en argent
que j’ai perdue
dans mon enfance
* * *
Le sourire
n’a pas connu le chemin de mes lèvres
du temps du bonheur
Pareil au vent silencieux
à la stèle du tombeau
il déchire mon visage
quand je suis triste
* * *
Le bonheur
pourrit dans ma poitrine
pareil au fruit
pareil au silence
* * *
Mon visage a tant changé
au point de ressembler
au visage d’un ami
* * *
J’avais une fenêtre
elle s’est effacée
dans le mur
* * *
Le rideau ignore
combien les yeux ont besoin de lui
pour se protéger de la rue
Le rideau ignore
combien la rue a besoin de lui
pour rêver.
*Traduit de l’arabe par Rania Samara